Annonce postée par : Eric Maillé (eric.maille(a)irstea.fr)
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Stage de 4 à 6 mois (printemps-été 2024)
Chargé(e) d’étude Analyse spatiale des zones habitées vulnérables aux incendies de forêt
Validation des cartes d'interface forêt-urbain par analyse multicritères de dires
d'experts
Contexte
En zone méditerranéenne, le changement climatique et la forte pression démographique se
traduisent par une aggravation du risque d’incendie de forêt. Depuis les trois dernières
décennies, la population française croît le plus fortement dans les couronnes des grands
pôles urbains (+ 0,8 % par an). L’habitat diffus, voire isolé, pénètre dans les espaces
naturels alors que l’on constate simultanément une déprise agroforestière des ceintures
vertes urbaines. Les zones où se mêlent la forêt et le bâti sont appelées
"interfaces". Cette évolution induit une forte augmentation du risque incendie
de forêt puisqu’en France en moyenne 92 % d’éclosions des feux d’origine humaine ou
proches d’une activité humaine à l’interface habitat-forêt. La périurbanisation, le mitage
et la progression des surfaces forestières sous l’effet de la déprise agricole concourent
ainsi à la multiplication de situations à risque d’incendie.
La stratégie de prévention des risques naturels du ministère chargé de l’environnement et
la stratégie de défense des forêts contre l’incendie du ministère en charge de
l’agriculture veillent ensemble à réduire le risque. La caractérisation des risques
naturels dans la politique de prévention en France est communément définie comme la
résultante du croisement entre l’aléa (incendie probable, mais imprévisible), la
vulnérabilité (l’ensemble des biens ou des personnes susceptibles d’être affectés par
l’incendie, c'est-à-dire les enjeux) et l'exposition des enjeux à l'aléa. Ces
deux composantes du risque sont maximales aux interfaces.
L'outil privilégié par l’État pour la gestion du risque incendie est le plan de
prévention du risque incendie de forêt (PPRif), rédigé à l'échelle communale. Ce plan
impose sur les secteurs les plus vulnérables au feu de forêt des principes
d’inconstructibilité et de constructibilité sous conditions, ainsi que des mesures de
réduction de la vulnérabilité sur les secteurs bâtis existants (ex : mesures constructives
permettant le confinement des personnes dans le bâtiment durant le passage d’un feu de
forêt).
Afin d'aider à la réalisation de ce zonage réglementaire du PPRif, un "modèle
d'interface" a été spécifié, sur la base d'une double démarche d'analyse
statistique des occurrences et d'élicitation de dires d'experts, grâce à une
collaboration entre chercheurs de l'INRAE et opérationnels de l'ONF. Ce modèle
permet la réalisation de cartes de types d'interfaces corrélées aux différentes
composantes du risque incendie de forêt (aléa, vulnérabilité et exposition), à
l'échelle des PPRif (donc communale).
Ce modèle INRAE/ONF a été spécifié sur la base de données sur les occurrences
d'incendies de forêt et de données d'occupation de sol relatives à la zone
méditerranéenne Française.
Le changement climatique conduisant de façon évidente à la généralisation du risque
incendie de forêt, la production de cartes d'interface à l'échelle nationale
nécessite une évaluation du potentiel du modèle d'interface à représenter des réalités
de terrains critiques par rapport au risque dans une grande diversité de contextes
géographiques. Etant donné le faible nombre d'occurrences de feu enregistrées en
dehors des contextes Sud-Ouest et méditerranéennes, cette évaluation nécessite un recours
aux dires d'experts ayant à la fois une connaissance spécifique de l'organisation
spatiale de leur territoire en même temps qu'une connaissance du niveau de risque
potentiel associé, sur la base de leur expérience récente d'évènements ou de
connaissances historiques compilées.
Objectif du stage
L'objectif du stage est la validation d'une carte nationale d'interface
forêt-urbain INRAE/ONF sur la base de dires d'experts, en utilisant l'analyse
multicritères, avec évaluation de l'écart géométrique et sémantique entre la carte
calculée par le modèle d'interface et la proposition des experts. Le stagiaire sera
formé à la méthodologie multicritères utilisée pour cette évaluation.
Principales tâches du stagiaire
Echantillonner un jeu de sites tests sur la base d'une segmentation du territoire
métropolitain par facies d'occupation du sol. Dans les contextes où la carte des
interfaces n'est pas encore disponible sur un site test, elle sera calculée avec le
script Python du modèle.
Etablir une hiérarchie des critères d'évaluation du modèle en collégialité avec les
experts de l'ONF. Il s'agit d'un travail d'animation permettant
d'identifier des critères caractérisant les types d'interfaces et de les
structurer en une hiérarchie multicritères.
Prendre les contacts avec les experts régionaux de chaque zone test pour procéder à
l'évaluation. Deux type d'évaluation seront demandées aux experts :
Evaluation sémantique (correspondance entre les types d'interface évalué par
l'expert et le type calculé par le modèle)
Evaluation géométrique des contours produits par le modèle.
Analyser pour chaque site test, les résultats de l'évaluation experte en comparaison
avec la carte fournie par le modèle.
Durée et période de stage : 4 à 6 mois entre mars et septembre 2024. Dates à préciser
selon les disponibilités du candidat.
Phasage indicatif sur 4 mois
Phase 1 (1 semaine): Etat de l'art sur la cartographie des interfaces. Appropriation
du modèle d'interface
Phase 2 (1 mois) : Echantillonnage des zones tests, sur segmentation du territoire
métropolitain par type d'occupation du sol.
Phase 3 (1 semaine) : Elaboration de la hiérarchie multicritère avec les experts de
l'ONF et de la DPFM (par téléréunion principalement)
Phase 4 (2 semaines) : élaboration du protocole d'enquête, en particulier pour
l'évaluation des contours.
Phase 5 (1 mois) : prise de contact avec les experts. Enquêtes en distanciel. Recueil des
évaluations.
Phase 6 (1 mois) : Analyse de résultats. Synthèse. Rédaction.
Profil recherché
Étudiant en formation bac +4/5 en géomatique (ingénieur ou Master II ou I)
Maîtrise des Systèmes d'Information Géographique
Maîtrise des techniques de base d'analyse statistique (tests) et d'analyse de
données
Maîtrise du développement avec les librairies spatiales Python (GDAL, OSG, etc.) appréciée
mais non indispensable.
Notions sur l'analyse multicritères appréciées
Notions sur le risque incendie de forêt et sa modélisation appréciées
Cadre institutionnel
INRAE, Unité Mixte de Recherche RECOVER, Aix en Provence, France. Equipe Ecosystème
Méditerranéens et Risques.
Gratification
Conforme aux dispositions minimales légales (environ 600€ par mois)
Contact : Eric Maillé. eric.maille(a)inrae.fr Tel: O4 42 66 99 32
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L'annonce est située
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