Annonce postée par : Nathalie Long (nathalie.long(a)univ-lr.fr)
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Descriptif du sujet:
Dans un contexte de dérèglement climatique, les territoires insulaires sont de plus en
plus vulnérables à l’augmentation en récurrence et en intensité des risques (David, 2011).
Sur le territoire français, la Polynésie Française (PF) représente à elle seule 40 % de la
ZEE (Zone économique Exclusive) et est donc source de richesse et de ressources non
négligeables. Or, l’occupation spatiale, l’économie et les ressources sont fortement
vulnérables à l’augmentation des catastrophes sur ces territoires et aux incertitudes qui
y sont liées. Il en est de même en Charente-Maritime où les îles du Pertuis charentais
présentent également des enjeux socio-économiques et environnementaux importants
(tourisme, activité conchylicole, biodiversité, etc …). Cette vulnérabilité croissante
pose la question de l’équité spatiale et temporelle (Bertrand et Richard, 2011) des
territoires insulaires et interroge sur les mesures d’atténuation et de gestion des ris
ques. La démultiplication des risques et leur récurrence remet en question la pérennité
des ressources premières et économiques de ces territoires, notamment avec l’augmentation
du niveau de la mer et les risques de submersion associés, l’érosion mais aussi
l’augmentation d’événements plus ponctuels tels que les inondations ou les tempêtes. Plus
spécifiquement en PF, l’acidification des océans représente aussi un risque majeur. Cette
succession de risques affectent non seulement les éléments environnementaux mais aussi le
quotidien des populations, leurs lieux et leur qualité de vie à plus ou moins long terme
(Berthe et Ferrari, 2015).
Face à ce contexte, les stratégies de gestion des risques doivent évoluer pour faire face
aux risques et incertitudes croissants. À la suite d’une gestion des risques anciennement
tournée autour d’une gestion aléa-centrée, de nouveaux concepts sont apparus dans les
années 2000 tels que celui de la résilience. Ce concept développe les capacités des
territoires et populations à se préparer, vivre et survivre à une perturbation en limitant
les impacts négatifs et redéveloppant une activité par la suite (Heinzlef et al., 2019).
Si ce concept permet d’analyser les territoires de manière systémique et d’appréhender les
enjeux de diffusion des risques, la résilience est encore très peu opérationnalisée et
appropriée par les acteurs et gestionnaires locaux en vue de son intégration dans les
stratégies de gestion des risques. Les approches préexistantes se concentrent sur les
enjeux technico-fonctionnels de la résilience sans intégrer les composantes soci
ales des territoires.
Face au double constat de l’augmentation des risques et de la vulnérabilité des
territoires insulaires et du manque d’appropriation et d’opérationnalisation du concept de
résilience, cette approche cherche à développer une méthodologie visant à favoriser
l’intégration de la résilience dans les stratégies de gestion des risques sur les îles du
Pacifique (lagons des îles hautes comme Tahiti et Moorea, soit dans le cas d’atolls comme
dans l’archipel des Tuamotu) et de Charente-Maritime (île d’Oléron). Les enjeux et
incertitudes liés au dérèglement climatique conduisent les stratégies de gestion des
risques à évoluer, afin de préparer les territoires et les populations à s’adapter aux
risques croissants (Leal Filho, 2017). La résilience est aujourd’hui un concept essentiel
pour faire face et se préparer à l’augmentation croissante des risques. Pourtant, ce
concept est aussi confronté à des limites opérationnelles, ce qui restreint son int�
�gration dans les stratégies de gestion des acteurs locaux. La méthodologie proposée a
pour objectif de répondre aux verrous théoriques et pratiques du concept, en travaillant
conjointement avec les aménageurs et acteurs locaux pour intégrer la résilience dans les
stratégies de gestion des risques.
Dans ce contexte, nous faisons l’hypothèse que, d’une part, les données acquises par
drones peuvent contribuer à améliorer la connaissance des territoires insulaires de
manière très précises et notamment à définir leur potentiel adaptatif, et que, d’autre
part, ces données, associées à la caractérisation de la résilience des populations,
traitées au sein d’un observatoire de résilience, peuvent fournir une aide à la décision
précieuse pour de nombreux décisionnaires.
L’objectif principal de la thèse consiste à définir la résilience des territoires
littoraux. Il s’agira dans un premier temps d’évaluer la capacité des drones à fournir des
données utiles à la gestion des risques en milieu insulaire, comme l’occupation des sols
(sédiment, végétation, anthropique , …), une description morphologique (plage, dune,
pente, brèche, falaise, …), leur évolution temporelle, … et aussi des données moins
communes comme la bathymétrie ou l’occupation des fonds dont la faisabilité et les limites
pourront être testées dans le cas d’eau transparente de Polynésie Française. Sans chercher
à être représentatif de l’ensemble des types de littoraux insulaires d’un point de vue
géomorphologique, ni à titre comparatif, cette approche menée sur ces deux régions du
globe permettra de tester la faisabilité et l’apport de la technologie drone dans
l’évaluation des risques de ces territoires insulaires à travers l’alim
entation d’un observatoire.
Dans un deuxième temps, la résilience des populations sera également définie à partir
d’analyse de base de données statistiques (recensement, enquête Ménage de l’INSEE, etc),
avec une profondeur historique, permettant de mettre en évidence (ou non) une évolution
des modes de vie face aux risques littoraux et des pratiques des territoires littoraux
(trajectoires résidentielles, profil socio-économique des ménages, etc …). L’objectif est
de mettre en évidence les capacités des différents groupes sociaux à s’adapter (ou non)
aux risques littoraux et d’identifier les facteurs (ou freins) qui ont permis (empêché)
cette évolution de la société. Les résultats obtenus seront recoupés avec ceux obtenus
précédemment afin de définir une résilience des territoires, c’est-à-dire couplant
résilience physique et résilience des sociétés sur les littoraux. Les deux zones d’étude
identifiées sont caractérisées par des cultures du risque et des prati
ques de la mer très différentes ce qui permettra une montée en généralité.
Ensuite dans un troisième temps, un travail de traitement des données pour les rendre
utiles à un processus d’aide à la décision en matière de résilience des territoires face
aux risques littoraux sera conduit ; il s’agira, à partir des résultats obtenus
précédemment, d’extraire les informations géographiques pertinentes (réflexion sur
l’échelle spatiale, le degré de précision, de vulgarisation, …). Une réflexion devra être
menée non seulement sur l’information qui sera produite et qui alimentera l’observatoire
mais aussi sur sa représentation et transmission, en s’appuyant sur les techniques de
géovisualisation et/ou de SIG participatif. Ou encore utiliser le drone comme vecteur pour
produire des vidéos ou documentaires montrant tout le potentiel adaptatif de ces
territoires insulaires. L’idée est d’aller sur d’autres moyens de communication que les
zones rouges tracées sur une carte dans les PPRN (Plan de Prévention des Risques Naturel
s) ou autres plans, qui ne font que braquer les populations locales (Stahl, 2018).
Profil Recherché
Le/la candidat.e devra être titulaire d’un master ou diplôme équivalent en Géographie,
science de l’information géographique ou d’un domaine proche. Il/elle devra avoir des
compétences solides pour développer à la fois un travail de terrain pour réaliser des
mesures par drone et aussi pour réaliser des enquêtes auprès de personnes. La maîtrise des
outils de la géomatique est très fortement recommandée. Le/la candidat.e devra également
présenter de bonnes aptitudes rédactionnelles en français et en anglais, notamment pour
des publications scientifiques dans des revues internationales.
Le/la canditat.e devra avoir un certain intérêt pour des recherches appliquées au domaine
littoral, être autonome et en capacité de s’investir auprès des acteurs des terrains. Une
expérience des milieux tropicaux peut être un plus.
Enfin, comme la thèse se déroulera entre deux laboratoires de recherche, le/la candidat.e
devra être mobile (18 mois à La Rochelle et 18 mois à Tahiti, ce nombre de mois reste
indicatif et pourra être adapté pour le bon déroulement du travail).
Modalités de candidature
Pour candidater, nous vous demandons de bien vouloir nous faire parvenir :
- Un cv détaillé
- Notes de M1 (ou équivalent) et M2 (ou équivalent) si disponible
- Rapport de M1 ou M2 si disponible (en téléchargement si possible)
- Une lettre de motivation contenant notamment votre « projection » dans le sujet de thèse
proposé (2 pages maximum).
A Damien Serre: damien.serre(a)upf.pf
Et Nathalie Long: nathalie.long(a)univ-lr.fr
Date limite de réception des candidatures le 5 juin 2020.
Les auditions des candidat.e.s retenu.e.s auront lieu la semaine du 8 juin 2020, par
visio-conférence
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L'annonce est située
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